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Les modèles d’affaires open source : une liberté sous contrôle

Le 27/10/2022

C’est article vous est proposé Le Monde Informatique). Tribune écrite par Nicolas Jullien, track leader de la thématique Modèles économiques, pérennité des communautés et financement à Open Source Experience 2022. 

Les offres commerciales basées sur des logiciels libres sont nombreuses et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, ni dans leur intérêt, ni dans les degrés de liberté qu’elles donnent aux clients.

Nicolas Jullien est économiste, professeur au département LUSSI, IMT Atlantique, campus de Brest. (crédit : D.R.)

 

Le logiciel libre, initié par et pour les utilisateurs-développeurs informatiques (individus, puis entreprises) était une réponse directe, arrivée à peu près en même temps que la protection des logiciels par le droit d’auteur. La diffusion d’Internet, en plus des qualités intrinsèques de ce modèle de développement, a fait le succès des logiciels libres. Cette pratique a d’abord été perçue comme une hérésie et un déni du droit de propriété par des acteurs clés de l’industrie informatiques tels que Microsoft. C’est aujourd’hui un élément central de leur activité et de leurs opérations, pour permettre aux « produits et services Microsoft d’apporter le choix, la technologie et la communauté à [leurs] clients ».

Pour les utilisateurs ayant des compétences informatiques avancées, la disponibilité du code source et la possibilité d’apporter des améliorations eux-mêmes est indéniablement souvent moins coûteuse que d’attendre que l’éditeur fasse les mises à jour appropriées. Partager leurs améliorations leur permet d’avoir un retour sur leur proposition, voire des innovations complémentaires et cumulatives, mais aussi de voir ces modifications, expression de leurs besoins spécifiques, intégrées et maintenues dans les versions futures. Ces utilisateurs-producteurs ne sont pas nécessairement des individus, même si ce sont des individus qui contribuent, mais souvent des entreprises qui choisissent des licences ouvertes pour trois raisons principales, pas forcément antinomiques : (1) elles peuvent rechercher des collaborations pour partager les coûts de développement et faciliter l’innovation (contributions d’utilisateurs). C’est par exemple, Google avec Tensorflow, ou Meta, avec Pytorch, qui sont les deux principales solutions d’apprentissage automatique ; (2) elles peuvent également ouvrir un logiciel trop coûteux à maintenir par rapport à leur avantage stratégique, comme le navigateur web Netscape, mais qui les intéresse toujours ; (3) plus récemment, des projets libres planifiés ont vu le jour, généralement menés par un consortium d’entreprises, comme OpenStack, afin de créer une nouvelle norme industrielle, d’outils complémentaires à leur offre et nécessitant une forte standardisation. Ces différentes approches (R&D mutualisée, essaimage, complément d’actif) correspondent aux différentes stratégies de ce qui aujourd’hui appelé « innovation ouverte », dont le logiciel libre est sans doute l’exemple le plus emblématique.

Les écosystèmes libres se situent donc à l’intersection d’une communauté de consommation (orientée vers la définition des besoins) et d’une communauté de production (développant l’innovation pour répondre à ces besoins), qui est la même quand les utilisateurs sont les développeurs.

Des offres commerciales open source ancrées dans l’industrie IT

Mais assez rapidement, sont apparues des offres commerciales open source permettant à des utilisateurs de déléguer à des tiers (les entreprises open source), le suivi des projets, l’installation, l’adaptation et la maintenance des logiciels libres. Cela peut aller jusqu’à payer des entreprises comme RedHat pour accéder à des versions spécifiques de logiciels libres. Dans ce dernier cas d’ailleurs, la différence entre un distributeur classique et un distributeur open source peut paraître ténue, car la dépendance au fournisseur semble aussi forte. La vitalité des salons professionnels, comme Open Source Experience, montre que le logiciel libre et ses offres commerciales sont aujourd’hui intégrés dans les pratiques courantes de l’industrie informatique. Dans cette chronique je souhaite rappeler quelques éléments importants à considérer pour choisir une stratégie libre (pour l’utilisateur) et éventuellement des prestataires open source.

Le choix d’une solution logicielle résulte de l’examen de son « coût total de possession » (TCO), sur l’ensemble de son cycle de vie : (1) exploration : définition du besoin, recherche, évaluation y compris les tests, (2) acquisition : éventuels droits d’utilisation, adaptation aux besoins et intégration technologique, (3) intégration dans l’entreprise et dans les routines de ses employés : migration, formation et processus, (4) utilisation quotidienne : support interne/externe, maintenance et, en particulier, le coût des défaillances, les mises à jour techniques et fonctionnelles, le passage à l’échelle, et (5) abandon, renouvellement de la solution. Plus le projet ou la fonctionnalité porte sur une ressource stratégique de l’utilisateur qui doit durer dans le temps, plus il est important pour lui de pouvoir contrôler, ou d’être assurée de l’« évolutivité » de la solution globale (phases 4 & 5). C’est dans ces cas qu’il est le plus important de ne pas se laisser enfermer dans une solution, c’est-à-dire dépendre d’une entreprise incontournable pour la maintenance ou l’évolution future. Plus le logiciel répond à des besoins clefs de l’utilisateur, plus il va devoir investir pour s’adapter au logiciel, plus le coût du changement augmente (phases 2 et 3 du TCO), et ce, qu’il décide d’acheter une solution sur étagère, de fabrique sa propre solution, ou d’adapter une solution (éventuellement libre).

 

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